L’Alose de son nom latin Alosa,est un poisson de mer migrateur qui remonte les rivières généralement de fin avril jusqu’à fin juin dans le but de se reproduire et qui donc ne se nourrit pas lors de son périple sans retour (effectivement l’intégralité des Aloses meurent après s’être reproduit).
Les Aloses présentent une silhouette très semblable à celle d’une sardine ou d’un hareng, ses proches cousins. On les reconnait en particulier grâce aux taches noires alignées sur les flancs, à leurs grandes écailles et à la présence d’une carène ventrale. Poisson très apprécié gustativement dans le sud-ouest de la France pour sa chair, elle l’est un peu moins en terre Bretonne mais va être plutôt recherchée pour sa défense légendaire.
Malgré son abondance sur certaines rivières bien connues des pêcheurs et des scientifiques, elle reste encore néanmoins très peu connue quant à son mode vie et son comportement si lunatique qui peut parfois faire le bonheur des pêcheurs pendant un certain laps de temps avec des touches à tout va, lors un moment de frénésie, mais elle peut aussi faire grincer les dents des pêcheurs en restant parfois totalement ignorantes des leurres que l’on va leurs proposer pendant des heures…
Grande Alose
Aujourd’hui nous nous intéresserons à la Grande Alose, la plus grande comme l’indique si bien son nom, et la plus combative.

Il faut savoir qu’il y’a 2 types d’Alose: l’Alose feinte(calibré entre 40 et 50 cm) et la Grande Alose(calibré entre 60 et 70 cm)
Il faut savoir que l’on commence tout de même à en apprendre un petit plus sur ce poisson depuis quelques années, grâce au travail des scientifiques et des Fédérations de pêche qui ont réussi par exemple à attraper des Alosons (Aloses de l’année issues de la reproduction d’une taille inférieure à 15 cm) dans des zones estuariennes, chose qui n’était encore jamais arrivée auparavant.
Ils ont également pu les compter avec la mise en place de passes à poissons et de stations de comptages sur certaines rivières ou lors de l’observation des Aloses la nuit lors de leurs reproduction.

L’accouplement des mâles et des femelles offre un spectacle sonore chaque nuit vers 2-3h du matin lorsque l’eau atteint la température adéquate.
Mais le chemin est encore long avant de pouvoir connaitre réellement cette espèce car il reste encore beaucoup d’interrogations sans réponse… Que deviennent-elles un fois arrivées en mer ? Partent -elles loin de leur lieu de naissance ? Combien de temps passent exactement les Alosons dans les zones estuariennes avant d’aller grossir en pleine mer ? Remontent-elles dans la rivières où elles ont vu le jour ? Etc… Encore beaucoup de questions qui restent à ce jour sans réponse comme vous pouvez le constater et qui risque encore de prendre pas mal de temps aux scientifiques et ingénieurs pour pourvoir y répondre.
Allons pêcher l’alose !
En ce week-end de l’Ascension et de grande marée avec un coefficient allant jusqu’à 112, ‘ai donc décidé de faire un peu de route pour aller sur l’un des meilleurs spots de France, que j’ai eu l’occasion de découvrir l’année dernière pour la pêche de l’Alose : le bas du Blavet à Inzinzac Lochrist (à 10 min de Lorient), au niveau du barrage des Gorêts.
Arrivé sur place à 9h30 je fais tout d’abord le tour du secteur pour voir si les aloses sont sur le poste, mais pour l’instant aucun signe d’activité…. Hormis une forte présence de pêcheurs d’aloses et de saumonniers.
Ensuite je commence par monter mon matériel. Mais quel matériel utiliser pour l’Alose?
Il faut savoir que pour pêcher ce migrateur 2 solutions s’offrent à vous pour le faire mordre :
- la pêche à la mouche avec une canne entre 9 et 10 pieds munie d’une soie plongeante, d’un bas de ligne fluoro-carbone entre 20 et 25 centièmes et d’une mouche de type nymphe (plongeante) imitant un peu tout et n’importe quoi mais privilégiant les coloris relativement flashi.
- la pêche aux leurres avec une canne entre 2 m et 2,30 m avec une action assez progressive de préférence pour faire face rush des poissons afin d’éviter de les décrocher tout en gardant une certaine réserve de puissance pour ne pas trop se faire malmener durant le combat. La canne devra être aussi assez résonnante car parfois la touche d’une alose est assez discrète et dure à détecter pour déclencher le ferrage, tout en gardant une certaine nervosité pour permettre de propulser un micro-leurre relativement loin.
- Ensuite il nous faudra un petit moulinet de taille 1000/2500 ou 3000 qui soit adapté à la canne avec un frein qui peut se déclencher rapidement, afin, là aussi, d’éviter les décrochés (il faut savoir qu’avec l’Alose il y a énormément de décrochés à cause de la morphologie de la bouche de ce migrateur qui n’est pas propice à un bon piquage de l’hameçon) ; mais aussi avec un ratio assez élevé pour pourvoir ramener son leurre dans le courant sans avoir à mouliner dans le vide.
- Pour ce qui est de la tresse, je recommande une tresse entre 8 et 12 centièmes avec un bas de ligne fluoro-carbone en 22 centièmes.
- Pour ce qui est du choix du leurre, je préconises des petits leurres souples d’une taille allant de 0 à 5 cm de couleur assez flashy (blanc/rose/chartreuse/orange/jaune) montés sur des têtes plombées entre 0,8 et 2,5 gr ou des petites cuillères de taille 0 à 2 en tournantes ou ondulantes…. Bien sûr il y a un leurre qui ressort pour tout pêcheur d’Aloses qui se respecte : le grass minnow orange en taille S. Si vous discutez un petit peu avec n’importe quel pêcheur d’Aloses aux leurres, il est évident qu’il vous parlera de ce fameux leurre qui à un aura sur ce poisson assez incroyable et son efficacité n’est plus à démontrer dans le milieu.
Pour ma part, ce jour-là je décide d’employer cette dernière technique. Je commence à pêcher 150 m en contrebas du déversoir, je repère quelques Aloses qui commencent à « marsouiner » à 10 mètres de moi pendant une vingtaine de minutes où je prends 2 touches… pas piqué et puis plus rien…La fin de la matinée approche et beaucoup de pêcheurs plis les cannes, apparemment les Aloses ne sont pas encore au Rendez-vous. Je décide donc de remonter jusqu’au déversoir pour changer de poste et là, au moment où tout le monde est parti déjeuner, les Aloses!!!! Elles sont là et en quantité suffisante.
Je déclenche 2 touches et une j’en tiens une qui se décroche au bout d’une dizaine de secondes. Puis s’en suivra un long temps sans déclencher une seule attaque alors qu’elle sont à 3 mètres devant moi. Il est temps d’aller à mon tour déjeuner et se reposer avant de ré-attaquer.
L’après-midi, c’est la même histoire qui se répète : elles sont bien présentes mais pas « mordeuses ». Je réussis tout de même à en déclencher une qui me provoque un combat à la hauteur de mes espérances et à la hauteur de la réputation de ce poisson, avec la canne qui plie, le frein qui chante, avec une traversé de déversoir me déroulant plus de 30 mètres de tresse , des chandelles, bref le pied total!!!!!!
La journée se termine et le bilan est mitigé : un poisson d’attrapé, une décroche et quelques touches mais l’essentiel est ailleurs. J’aurais donc eu l’occasion d’observer ce poisson si mystérieux une bonne partie de la journée mais j’aurais aussi eu la chance d’échanger avec pas mal de pêcheurs et d’en apprendre encore un petit plus sur ce poisson. Effectivement il semblerait que les Aloses aient du retard cette année car d’après les locaux , elles viennent tout juste d’arriver avec la marée alors que les autres années elles sont déjà là dès le mois d’avril. Est-ce dû à une eau encore relativement fraîche pour la saison ? J’aurais donc appris aussi que ce poisson « serait » plus « mordeur » lors des journées bien ensoleillées avec beaucoup de chaleur. Au total, moins d’une dizaine d’Aloses seront sorties ce jour là, exclusivement pendant l’après-midi lorsque la mer remontait. Coïncidence?
Petit clin d’oeil à nos amis les Bar-Men, Guillaume et Yago que j’ai eu la chance de rencontrer à la brocante de pêche de l’asso. Voici un petit aperçu de leurs dernières sorties sur l’Aulne à Châteaulin dans le Finistère, à la recherche de nos amis les Aloses!!!
En espérant que ce petit article sur ce poisson fabuleux qui mérite à ce qu’on s’y intéresse, vous a plu. Je vous dis à très bientôt au bord de l’eau.
Romain.
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Salut Romain !! Superbe article, détaillé, avec des belles images ! A bientôt …
ouai super boulot Romain!!
Salut sur la vidéo ,je trouve ta canne très sympa, c’est quel marque??
Salut Romain,
Super article bien détaillé, précis, concis, avec de magnifique photos, et une super vidéo.
J’espère qu’on se refera des cessions pêches bientôt
Denis
Ps: ce matin j’ai (enfin) eu un super départ je l’ai gardée au bout de ma ligne environ 2 minutes, elle paraissait enragée, elle m’a déroulée des mètres et des mètres de bobines et finalement a réussi à faire casser le bas de ligne un peu au dessus du leurre !
Mais c’est pas grave j’y retourne ce soir !!!